Limoges



Du départ de Limoges aux premiers combats 


La gare de Limoges ressemble à une débauche de couleurs d'un tableau de Delaunay. Elle est pleine de drapeaux, de troupes et de familles rassemblées pour le grand départ. Les soldats arborent le sourire de circonstance pour rassurer ces êtres chers qui se pressent autour d'eux. Les femmes ont des larmes plein les yeux mais s'efforcent de rester dignes de leurs hommes ; elles ne sont pas dupes, elles savent très bien au fond d'elles-mêmes que la guerre, elle tue. L'embarquement s'effectue sous les vivats, les fleurs et les calicots. Limoges n'est plus que bleu, blanc, rouge, bleu gris de fer, blanc mousseline et rouge garance. 
 La fanfare exécute une vibrante Marseillaise reprise en cœur par une foule immense. Les coups secs des sifflets des locomotives à vapeur se noient dans la marée humaine qui ondule de ferveur sur les quais trop étroits de l'ancienne gare des Bénédictins.Un cliché, une pause, un sourire, de ses ultimes rayons lumineux, le soleil déclinant saupoudre de paillettes dorées la face des hommes agglutinés aux portières des wagons. Ils sont beaux, fiers et forts, ils ont l'air martial et le regard droit des élus qui partent vers la terre promise, dernière image d'avant le départ et pour la majorité, la dernière image qu'ils laissent d'eux à leur famille. 
 En quatre ans de combat le régiment perdra près des deux tiers de son effectif
Le convoi est formé de trois trains, il emporte les trois bataillons du 63e régiment d'infanterie de Limoges, environ 3000 hommes (officiers et soldats).
Du 31 août 1914 au 2 février 1919, les chemins de fer français sont passes directement sous l'autorité militaire 

http://www.faurillon.com/departlimoges.html